Après avoir visité la ville, je ressens le besoin d'aller prendre l'air, à l'extérieur. J'en ai terriblement besoin. Je ne sais pas pourquoi la vieille Mathilda m'a envoyé ici. Je ne comprends pas. Cette ville n'est pas faîtes pour moi. Il n'y a rien qui m'attende. Vraiment rien. Je marche à travers la forêt, je suis un petit sentier à l'écart du reste. Je n'ai pas peur. Que pourrait-il m'arriver ? Mourir ? Impossible. Je me sens bizarrement trop puissante. Invinsible. Je marche sans avoir de but. Je suis perdue. Moralement et physiquement. Je relève la tête pour essayer de trouver un rayon de soleil me permettant de savoir ou je me trouve. Rien. Pas un brin de soleil. Je ne sais pas ou je suis. Je ne suis jamais venu dans cette partie de la forêt. Je pousse un long soupire et je me pose sur un rocher lorsqu'un courant d'air froid se glisse sous ma cape. Je me relève instantanément et je suis ce courant d'air. Cette force. Cette puissance. Je ravale ma salive et je me m'avance pour déboucher sur une clairière enneigé. 

De la neige ... En cette saison ?

Je fais un pas dans cette poudreuse. Pourquoi fait-il si froid ? Pourquoi neige-t-il ? Je me tourne. Je ne sais plus d'ou je viens. Suis-je en pleine hallucination ? Je tourne sur moi-même à plusieurs reprises. Je sens une pression grandissante m'étouffer à chaque seconde qui passe. Je serre mes bras contre ma poitrine. C'est si difficile de résister à une pareille sensation. Alors, je me mets à courir. Je quitte la clairière. Je trébuche sur une branche d'arbre et je m'écrase un peu plus loin. Je me redresse péniblement et je porte ma main à mon front. Du sang. Je grimace. Je regarde autour de moi. Il n'y a plus de neige. J'ai dû rêver. Je ne sais pas par ou partir. J'essaie de faire cesser le saignement, mais je n'y arrive pas. Ce n'est pas grave. Je reprends mon chemin lorsque j'entends du bruit. Je fais volte face. 

Qui est là ? je demande.

Aucune réponse. Mon coeur bat à tout rompre. Mon adversaire doit l'entendre, s'il n'est pas humain. Il n'y a rien d'humain qui peut se trouver ici, dans cette forêt abandonnée. Je patiente. 

Je ressens une présence, une étrange présence.Elle me donne la chair de poule. Je fais volte face à l'homme qui se présente devant moi. Je le regarde. Pour un inconnu, un rôdeur, il n'est pas moche. Bien au contraire. Son visage est doux. Son regard est profond. Son brun est séduisant. Mais voilà, c'est sa beauté qui m'invite à me méfier dans un premier temps. Je recule d'un pas lorsqu'il s'avance vers moi. Je suis de nature méfiante. Je le regarde de haut en bas. Je pose les yeux sur ses yeux. Puissant. Ils me transpercent de toute mon âme. Je prends une profonde inspiration. Je me méfie. Je ne lui parle pas. Jusqu'à ce que ce soit lui, qui prenne la parole. 

L'odeur de mon sang ? je l'interroge. Comment peux-tu connaître l'odeur de ...

Ma voix se brise et je n'ai pas le coeur à achever ma phrase. J'ai un nouveau mouvement de recule. S'il peut sentir mon odeur, celle de mon sang, c'est qu'il fait partie des créatures de la nuit. Les ennemis de ma famille. De mes ancêtres. Il me toise. Je n'ai aucunement envie de rester ici. Il ne me fait pas peur. Je n'ai pas peur de lui ni de qui que ce soit. Bien que le ton de sa voix soit très calme, je ne peux m'empêcher d'être prudente.

Mon sang ne t'attire pas, dis-tu ? Alors qu'est-ce qui t'a conduit jusqu'à moi ? Tu crois que je n'ai pas idées de ce que toi et ton espèce faîtes ?

Il peut être différent, ou non. Il a tout les droits d'être celui qu'il veut être. Je ne le juge pas. Je ne l'ai encore vu tuer personne. Je ne le connais pas. Je n'ai pas peur de l'inconnu.

Ecoute, Yoan... Tout ce que je veux, c'est sortir d'ici. Je ne cherche pas de problèmes. Si je me trouve sur ton territoire, je m'en excuse. Je veux seulement rentrer chez moi.

Ou retrouver cette fichue ville. Mathilda ne m'autorisera pas à rentrer tant que je n'aurais pas achevé ma mission. 

Je recule d'un pas. Il ne me fait réellement pas peur, mais l'idée qu'il ait pu tuer des gens me rebute. Je cherche à remplir un peu d'air mes poumons. Je le toise. Je l'observe en silence. Comment pourrais-je l'aider ? Je n'en ai pas les moyens. Je réduis la distance qui nous sépare en faisant un pas vers lui. Je suis curieuse, je dois l'avouer. Je me rapproche un peu plus et je le regarde de plus près. Je peux l'identifier comme un vrai vampire. Non pas par ses crocs ou sa peau parfaitement lisse, mais par l'hora qu'il dégage. Elle est digne d'un vampire. Attirante. La vieille Mathilda m'avait prévenu.

Je... Je ne sais pas comment sortir d'ici. Je suis perdue.

Je le regarde de haut en bas. Il n'a pas bien l'air méchant. J'essuie la dernière trace de sang sur mon front, histoire de pas finir en repas. Je m'essuie le bout de mes doigts sur ma cape. Je grimace. 

J'étais dans la clairière, là-bas. J'ai trébuché. Je ne sais pas ou je suis. Je ne connais pas cet endroit.

Je prends une profonde inspiration.

Je ne sais pas si je peux t'aider. Mais si tu m'aides à retrouver mon chemin, j'essayerais de faire quelque chose pour toi, d'accord ?

J'espérais trouver un compromis avec le vampire, même si la vieille Mathilda me ferait la morale si elle venait à le savoir. On ne marchande pas avec les vampires, disait-elle. 

Je le regarde de haut en bas, peu sûr. Sa main restait tendu dans les airs devrait me donner confiance. Je le regarde. J'esquisse un demie-sourire lorsqu'il souhaite m'aider. Il est gentil, peut-être. Je fais un pas vers lui en signe de confiance. Je ne devrais peut-être pas. Je me poste devant lui. A présent, je le distingue parfaitement. Chacun de ses traits qui frôle la perfection.

Merci, je murmure.

Je le regarde de haut en bas et je hausse les épaules. Je ne sais pas si moi, j'aimerais l'avoir cette vie éternelle. Je n'y ai jamais pensé. Ma vie m'a déjà tellement parût si difficile à supporter alors qu'elle est très courte. 

Je comprends. Je t'aiderais si je le peux.

Je fais un pas en avant et j'emboîte le pas au vampire, même si je ne sais pas ou nous allons. 

Je marche à ses côtés, surveillant ses pas pour m'orienter en fonction de l'endroit ou il se dirige. Je le regarde, du coin de l'oeil, dans cette pénombre. La nuit est tombée. Il commence à faire froid. Je me blottis contre ma cape. Ou je vais ? Ce que je cherche ? En voilà une question que je me pose depuis bien longtemps. Je m'arrête et je pousse un long soupire. Il est dos à moi. Je l'observe. Il est très musclé. S'il le voudrait, il pourrait me broyer les os en quelques secondes. Mais il est là, à m'aider. A trouver mon chemin. Je souris faiblement.

Je voudrais retourner dans la ville, Midnight, oui, c'est ça. Je dois y rester quelques temps pour des.. Affaires. Je crois.. Qu'il y a des gens de ton espèce, là-bas.

J'imagine que j'ai dû en croiser beaucoup. Tous aussi beau que lui. Aussi parfaits dans leur traits de physique. Je reprends ma marche et je regarde tout autour de moi. La forêt est si vaste.

A 10 minutes ? je m'étonne. Je n'ai pas réussis à la localiser. Peut-être qu'il y a un sortilège très puissant qui englobe cette ville. A tel point que je ne peux la localiser par un sort ..

Je le suis du regard, immitant ses pas. 

Je marche en suivant son chemin. Je l'écoute. Attentivement. Je gobe ses paroles avec attention pour avoir un maximum d'informations sur cette ville. Après tout, je dois y trouver la clé de la réussite de ma formation. Sans savoir pourquoi. 

Je...

Je marque un arrêt. Mon regard se fige dans le vide. Je pousse un long soupire et je fais la moue. 

C'est compliqué, dis-je tout bas.

Je suis ses traces puis lorsqu'il s'arrête à son tour, je fais de même. Je lui fais face. Je détourne le regard.

Je ne connais pas grand chose de ma famille biologique. J'ai tout oublié. Je ne sais rien. C'est une vieille dame qui habite près de chez moi qui m'a formé à la magie. Je ne sais pas qui est ma mère. Je crois qu'elle est morte.

Je baisse les yeux. 

Je suis les pas du vampire avec attention. Je n'en ai pas oublié la crainte au fond de moi. Après tout, je ne le connais pas vraiment. Il est un inconnu pour moi. J'aurais tendance à facilement faire confiance à quelqu'un qui m'aide à retrouver mon chemin. Mais, peut-être ais-je tort. Je me tourne face au vampire lorsque j'aperçois le chemin.

Je ne sais pas ce que je dois y faire, je soupire. La personne qui me forme à la sorcellerie m'a dit que je terminerais mon apprentissage de la magie là-bas. Je crois comprendre pourquoi. Peut-être qu'elle voulait que je me retrouve réellement confronter aux vampires et autres créatures mystiques. Peut-être que c'est toi que j'ai rencontré, que je devais rencontrer et aider.

Je pose les yeux sur le vampire. Yoan. Oui, il s'appel Yoan. J'esquisse un demi sourire puis je fixe de nouveau le chemin qui mène à la ville.

Il doit y avoir des choses que je suis supposée découvrir dans cette ville. Tu me sembles bien la connaître, peut-être que tu pourras m'aider ? En échange, je vais t'aider à te contrôler.

Je sors mon grimoire de mon sacoche et je le serre contre ma poitrine.

Il doit bien y avoir quelque chose là-dedans. Même si j'ai une vague idée du comment je pourrais t'aider. Tu es pressé ? Tu dois rentrer quelque part ? On pourrait se mettre au chaud le temps que je feuillette un peu le livre.

Surtout, je suis entrain de mourir de froid. 

Je meurs de froid à vrai dire. J'ai l'impression de ne plus sentir mes jambes, tant elles sont engourdies. Je me sens fatiguée. Vidée. J'ai besoin de chaleur. J'ai besoin de me reposer. Je suis ses traces. 5 minutes, ce n'est pas bien long. Je pense pouvoir tenir. Je marche doucement, mais fermement, je suis déterminée à arriver à l'auberge.

Ne t'inquiètes pas, ça ira.

Je l'écoute me parler. C'est vrai qu'il est peut-être différent. Je me demande en quoi. Je suis ses pas lorsque j'aperçois l'auberge. Je pénètre à l'intérieure. La chaleur me gagne rapidement et je me sens soulagée. Je pousse un long soupire, je suis ravie.

Il fait bon, dis-je. Viens.

Je m'assoie au bar et je commande une boisson chaude. Je dépose ma veste et je serre mes bras autour de mon corps. J'invite Yoan à prendre place à mes côtés.

Tu ne bois rien d'autre que.. Tu sais quoi ?

Je ne sais pas si les gens présents dans l'auberge sont au courant ou non de l'existence des vampires. Je préfère éviter une bêtise. 

Je l'écoute. Sa vie est très intéressante. Il est courageux. J'imagine que je n'aurais jamais osé prendre un chemin vers la vie éternelle. Je souffre déjà tellement ma si petite vie aujourd'hui, dans l'ignorance la plus totale. Je baisse les yeux.

Je vais t'aider, ne t'en fais pas. Je te dois bien ça. Sans toi, je serais encore dans cette forêt, à mourir de froid.

J'avale mon chocolat chaud d'une traite. Je vois à quel point Yoan souffre de la présence de tous ces humains. Je me dirige vers le côté des chambres. J'en demande une, suffisamment grande. Après tout, si je dois éxécuter des sorts, mieux vaut un espace suffisant. Le réceptionniste m'observe bizarrement. Il toise Yoan avec méprit. Je grimpe à l'étage, entraînant le vampire avec moi. Je l'invite à entrer dans la chambre et je ferme à clé derrière moi. Je pose ma cape sur le lit et je me tourne face à Yoan.

Au fait, dis-je bêtement, je ne t'ai dit pas dit mon nom. J'ai attendu que l'on soit suffisamment loin des autres. Je ne suis pas censée me faire connaitre ici. Mon véritable prénom est Carlliah Hannah Petrova, mais je préfère que l'on m'appel Carlie. Du moins, c'est ainsi que l'on m'a toujours appelé, depuis que je vis chez ma famille humaine.

Je m'assoie sur le lit et je tire mon grimoire de ma sacoche. Je feuillette quelques pages, gardant un oeil sur Yoan.